Cela fait maintenant près de quatre ans, mais c’est comme si c’était hier. Pourtant, j’ai l’impression que toute une vie s’est écoulée en l’espace de ces quatre années. Ce que j’ai perdu, je ne le retrouverai plus dans cette vie; mais ce que j’ai gagné dans cette perte, je l’aurai pour l’éternité.
Lorsque ma fille, mon unique et ma plus jeune a eu une hémorragie cérébrale majeure qui lui a presque coûté la vie et l’a laissée lourdement handicapée, notre monde s’est écroulé. Un monde que je croyais si solide, si certain. Cette enfant était la réalisation d’un de mes rêves, depuis longtemps chéri. Après trois petits frères et trois fils, une fille, enfin! Ce bonheur, je l'ai pleinement savouré. Et c'est peut-être ce qui a rendu la douleur d’autant plus profonde. J’ai été prise par surprise. Je ne l’ai pas vu venir. Mais mon Dieu, Lui, savait. Et c’est pour cela qu’Il m’avait préparée d’avance, à mon insu.
J’avais toujours voulu devenir une femme de prière, sans jamais y mettre beaucoup d’effort. Pourtant, c’était ma requête de manière régulière. Puis, un an environ avant le jour terrible, j’ai fait une prière que Dieu m’avait Lui-même inspirée. Dans un moment de profond découragement, je lui ai dit: “Parle-moi.” Et j’ai ouvert ma Bible. De Ses paroles écrites, il a touché mon cœur d’une manière que personne d’autre n’avait fait et ne le pourra jamais. Je goûtais enfin à cette intimité tant convoitée. Ce que mon oreille ne pouvait entendre, mon âme saisissait parfaitement. C’est à moi qu’Il parlait à travers Sa Parole, à moi seule. C’est en Lui que mon âme se confiait, en Lui seul. Et c’est dans ces moments d’intimité quotidienne que j’ai appris à connaître et à reconnaître Sa voix; à la différencier de la mienne et de celle de l’Ennemi. C’est dans cette formation journalière qu’Il me préparait pour l’épreuve la plus amère que j’ai vécue.
La prière : une arme de combat
Le Psalmiste écrit: “Qu’ainsi tout homme pieux te prie au temps convenable! Si de grandes eaux débordent, elles ne l’atteindront nullement.” Ps. 32: 6
Je n’avais jamais compris ce verset avant cette période. Oui, la prière sincère fait plus qu’exaucer nos vœux; elle nous prépare pour l’épreuve future, nous outille pour le combat à venir. Et c’est pour cela que lorsque notre monde s’est effondré, nous sommes restés debout.
Une auteure que j’ai appris à aimer a un jour écrit: “Le Christ ne jette pas dans sa fournaise des pierres sans valeur. C'est le métal précieux qu'il éprouve.” (Ellen G. White, TE3, p. 227). Ce sont sur ces mots et sur les promesses de la Parole de Dieu que je me suis appuyée quand mes forces défaillaient dans cette fournaise. Tout comme avec les trois jeunes Hébreux, Jésus était avec nous. Il nous a guidés, encouragés, rassurés et fortifiés par des signes et le langage qu’il m’avait enseigné dans les jours tranquilles. Jamais Il n’a manqué d’alimenter notre joie et notre foi lorsque l’attente risquait de nourrir le doute et le découragement.
C’est au cœur même de notre tempête que je ne me suis jamais autant détachée des choses de ce monde et que je n’ai jamais autant voulu ressembler à Jésus. C'est aussi là que je ne l’ai jamais autant aimé ni désiré son retour.
Ce que j’ai appris et que je n’oublierai pas, c’est que l’adversité est un outil puissant entre les mains de Dieu pour le salut de Ses enfants : de ceux qui subissent l’épreuve, de ceux qui les épaulent, de ceux qui les observent et qui ne savent pas encore qu’ils sont Ses enfants.
Mon espoir était que Dieu nous préserve des pires malheurs. Il l’est toujours d’ailleurs. Mais cet espoir est aussi devenu espérance, car je sais que même dans le malheur, Dieu aura soin de nous. Lorsque notre monde s’écroulera encore, nous resterons debout et en paix, puisqu’Il est notre fondement.
Toi qui traverse une crise, toi qui est battu par la tempête ou qui étouffe dans la fournaise, mon Dieu te dit ceci:
“Espère en l'Éternel! Fortifie-toi et que ton cœur s'affermisse! Espère en l'Éternel!” Ps. 27:14
Prends courage dans la certitude qu’un jour, très bientôt, nous n’aurons plus à espérer, car nous n’aurons plus rien à craindre.
Écrit par :
Bethsy Dorsainvil
Directrice des communications de l’Église adventiste
francophone d’Orléans
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