« J'ai encore d'autres brebis, qui ne son pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10.16).
J’avais environ 14 ans lorsque j’ai entendu pour la première fois cette voix intérieure qui a suscité un désir profond en moi de chercher à connaître davantage qui est Dieu. Je me souviens encore de l’expression du visage de ma grand-mère. Elle était, agréablement surprise, lorsque je lui ai demandé, un vendredi après-midi, de l'accompagner dans une de ses rencontres charismatiques. Il faut dire qu'à l'époque, c’était avec peine et misère qu’elle me pressait de participer aux rencontres hebdomadaires du groupe du quartier nommé «Virgo Maria». Et voilà soudainement, je voulais me rendre volontairement dans un autre quartier dans le but de participer à une rencontre de prière.
Une fois sur place, je pouvais compter sur les doigts de ma main le nombre de jeunes présents. Cependant, lors de cette rencontre, une chose spéciale s'est produite, mais je vais y revenir plus tard…
Un appel existentiel
Comme la plupart d’entre vous, au début de mon adolescence, je me suis trouvé dans une période de questionnement sur mon existence. Tandis que je me questionnais sur qui j’étais et qui je voudrais être et lesquelles des valeurs inculquées par mes parents je voudrais faire miennes, je n’ai pas hésité à suivre cette voix qui m'a invité à trouver la place de Dieu dans ma vie. «Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre coeur » (Mat 11.28).
Aujourd’hui même, beaucoup se trouvent encore dans ce questionnement existentiel. C’est une question qui semble revenir souvent dans différentes circonstances de notre vie. Certains se cherchent dans la mode, la musique, la richesse, les plaisirs et même dans les carrières. Malheureusement, ils ne sont pas en paix et ne sont toujours pas satisfaits parce qu’ils se cherchent dans la création et non dans le Créateur. « Chercher plutôt le royaume de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » (Luc 12.31)
Un appel persistant!
Adolescent, j’avais le sentiment de grandir dans une société dans laquelle j’étais insignifiant. Bien qu'aujourd'hui, la société en Amérique du Nord a une meilleure compréhension de cette étape qu’est l’adolescence, j’ai l’impression que cela n’empêche pas que beaucoup d’ados nourrissent ce sentiment similaire au mien. Cependant, tandis que je faisais face à un problème d’estime de soi et que je doutais de mes capacités physiques et intellectuelles, Dieu m’a lancé un appel à le chercher.
Contrairement aux hommes qui regardent à ce qui frappe aux yeux, Dieu ne regarde pas à ton âge, il ne regarde pas ta religion d’attachement ou tes expériences passées. Dieu regarde ton cœur et ton désir de le connaître. Il lance à chacun de nous cet appel à le suivre. « Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent » (Jean 10:27).
Des années plus tard, tandis que j’étais dans la mi-vingtaine, j'étais de nouveau à la recherche de qui je suis. Je désirais savoir quelle est ma place dans cette nouvelle société où je me trouvais. C’est alors que j’ai de nouveau laissé cette voix intérieure refaire surface. Cette voix, preuve de la proximité de Dieu, qui n’a jamais cessé de m’appeler même dans mes moments de folie. Elle me lança l’appel de me joindre à une assemblée de prière. Mais cette fois-ci, ce n’était pas pour participer à une réunion charismatique, mais bien pour joindre l’assemblée des Adventistes du septième jour, qui au départ ne se trouvait même pas sur ma liste.
Un appel spécial
Un beau jour, j’ai invité ma grand-mère à prendre part à une activité spéciale organisée par le Club des explorateurs dans lequel j’étais devenu l’un des dirigeants. D’un air timide et réservé, elle y a assisté. Sur le chemin du retour, je m'inquiétais de ce qu’elle s’était peut-être ennuyée puisque je ne pouvais pas être à ses côtés. Toutefois, lorsqu’elle a commencé à me parler, c’était avec un visage rayonnant qu’elle exprimait sa joie de me voir engagé au service de Dieu. C’est alors qu’elle a fait un retour sur la réunion de prière du vendredi soir à laquelle je l'avais accompagnée lorsque j’étais encore ado.
Comme je vous l’avais promis, je fais un retour sur ce moment spécial. Vers la fin de cette réunion, le frère qui animait, était invité à prononcer une prière spéciale pour les jeunes qui étaient présents. Lorsqu’il a mentionné que l’un d’entre nous est appelé à servir Dieu d’une manière spéciale, je n’ai pas pu m’empêcher d’ouvrir les yeux pour diriger mon regard sur le petit garçon et la jeune fille qui étaient à côté de moi. J'essayais de deviner lequel d’entre les deux avait reçu cet appel spécial.
À la fin de cette rencontre, je me souviens avoir fait part à ma grand-mère de mon désir de l’accompagner le vendredi suivant. Elle avait non seulement ce même air surpris, mais elle semblait aussi confuse. Cependant, d'une voix douce et calme, elle m'a informé que c’était la dernière rencontre de ce groupe qui serait désormais discontinué.
Je dois avouer qu’il m’arrivait souvent de penser à cette prière spéciale. Ce que je ne savais pas, c’est que cette soirée avait aussi marqué ma grand-mère qui depuis lors, a suivi de près, mon cheminement spirituel ainsi que celui des deux autres jeunes qui avaient reçu l’imposition des mains.
«Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu» (Jean 1.48).
L’appel du bon berger
Après tant d'années, voilà que ma grand-mère me confiait qu’elle a toujours prié pour que je sois celui qui était appelé à servir Dieu. Bien qu’elle ne prévoyait pas que je ne sois plus catholique, après avoir assisté à cette activité par l'intermédiaire du Club des explorateurs, elle n’avait plus aucun doute que l’appel que j’avais reçu venait de Dieu. Pour me démontrer sa conviction, elle m’a même fait un rapport détaillé du cheminement des deux autres jeunes qui étaient présents.
Dans son omniscience, Dieu m’avait déjà connu avant même que je vienne à lui, tout comme Nathanaël, dans Jean 1.48. Je ne prétends pas être plus spécial que quiconque, parce que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm 3.23). Nous sommes seulement justifiés par la grâce que nous recevons de notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ.
Bien que j’aie répondu à l’appel de Dieu qui m’a invité à le rechercher alors que j’étais encore ado, cela ne m’a pas empêché de m'éloigner des services religieux pour prendre part aux plaisirs du monde. Toutefois, je n’ai jamais éteint cette voix qui continuait de se faire entendre au plus profond de moi.
Aujourd’hui, j’ai la certitude d’avoir reçu l’appel du bon berger à le suivre. J’ai dû prendre la décision de le suivre librement et d'obéir à son appel.
Si vous avez déjà eu le privilège d’entendre la voix du Seigneur résonner au plus profond de votre être dans un appel à le chercher, n'endurcissez pas votre cœur (Hébreux 4.7).
Le bon berger t'appelle. Réponds-lui aujourd’hui.
Ralph Séraphin
Chef-guide et responsable des services communautaires à l'EAFO
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