Restée veuve, et âgée de quatre vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. Luc 2.37
C’était une journée comme tant d’autres, pour la population juive, où les prières pour la venue d’un messie guerrier s’élevaient vers le ciel. Un couple ordinaire traversait les rues de Jérusalem, portant un nouveau-né extraordinaire, l’enfant promis par les prophètes et attendu depuis des générations. Pourtant, personne ne prêta attention à cet événement. Trop préoccupés par leurs attentes d’un libérateur politique, les adorateurs ne virent pas que ce couple modeste tenait dans ses bras le cadeau ultime de Dieu pour l’humanité.
La révélation divine
Cette journée, qui aurait dû être célébrée par des cantiques de louange et des actions de grâce passa sous silence. Sans éclat exceptionnel, l’enfant Jésus, dans les bras de sa mère, pénétra dans le temple. Cependant, l’Esprit de Dieu, discret, mais puissant, avertit Siméon de la présence de cet enfant unique ( Luc 2. 25-32). Ce jour-là, dans le tumulte habituel du temple, seuls deux individus furent témoins de cette révélation divine. Parmi eux se trouvait Anne, une veuve dont l’histoire mérite toute notre attention.
Anne, veuve depuis de nombreuses années, avait connu le bonheur d’un mariage, malheureusement écourté par la mort prématurée de son époux, seulement sept ans après leur union (Luc 2:36). Anne s'est alors retrouvée dans un isolement non voulu. Brisée, mais déterminée, elle choisit de consacrer sa vie à Dieu. Elle s’installa dans le temple de Jérusalem, un lieu qui devint son refuge, son nouveau foyer et qui donna un nouveau sens à sa vie.
Le temple un lieu de service
Le quotidien d’Anne était rythmé par la prière et le service. En vivant dans le temple, elle se rapprocha de ceux qui partageaient sa foi et mit ses talents au service des autres. On l’a vite baptisée « la veuve qui priait » (Luc 2.37), une femme dont les prières ardentes émouvaient tous ceux qu’elle rencontrait.
Deux aspects de son histoire se démarquent. Premièrement, le temple de Jérusalem, quoiqu’imparfait et parfois corrompu, était aussi un lieu où l’on offrait du soutien aux personnes dans le besoin, comme Anne. Elle trouva non seulement un abri physique, mais aussi une communauté qui l’aidait à surmonter sa solitude.
Deuxièmement, Anne, refusant de vivre isolée, s'est rapprochée de ses frères et sœurs en mettant ses talents au service des autres. En s’engageant auprès des autres, elle transforma sa douleur en bénédiction, offrant à chacun un exemple de foi et de résilience.
La Bible souligne qu’Anne priait continuellement, mais on peut également imaginer qu’elle apportait réconfort et soins à ceux qui en avaient besoin, particulièrement les malades et les démunis. Cette vision élargie du rôle du temple invite à une réflexion pour notre époque. Bien que le temple de Jérusalem ait souvent été perçu comme hostile à Jésus, l’histoire d’Anne révèle une facette plus humaine et compatissante de cette institution.
L'une des taches de l'Église d'aujourd'hui
Pour les églises aujourd’hui, l’exemple d’Anne nous rappelle l’importance de l’ouverture et de l’inclusivité. En venant en aide aux personnes isolées et en accueillant chacun avec bienveillance, l’église peut devenir une communauté vivante et unie. Par ailleurs, chacun de nous a reçu des talents de Dieu. Comme Anne, nous ne devons pas craindre de les utiliser pour servir les autres et glorifier Dieu.
Ainsi, à travers la vie d’Anne, nous apprenons que, même dans l’adversité, la foi et le service aux autres peuvent illuminer nos vies et celles de notre communauté. De plus, l’église nous appartient à tous. Dieu a donné à chacun de nous un talent, et il ne faut pas craindre de le mettre à son service.
Cet article est écrit par :
Obed Vétiaque
Directeur adjoint du Ministère des célibataires et des personnes vivant seules
Église adventiste francophone d'Ottawa
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